Sylvie Lindeperg s’est intéressée précocement aux rapports entre techniques numériques et écriture de l’histoire. À l’invitation de Bernard Stiegler, elle a participé au groupe de préfiguration du dépôt légal de l’Inathèque, expérimenté le logiciel « Lignes de temps » lors d’une résidence à l’Institut de Recherche et d’Innovation du Centre Pompidou. Elle collabore parallèlement à de nombreux projets et éditions multimédias.
Dans les années 1990, elle a amorcé une longue conversation, sous forme de livres, conférences, films, avec l’historienne Annette Wieviorka et le cinéaste Jean-Louis Comolli.
En quelques mots et quelques dates …
Après des études à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et un doctorat d’histoire soutenu dans cette même école, Sylvie Lindeperg devient Lecturer à l’Université de Southampton. En 2000, elle est élue maître de conférences à Paris3-Sorbonne nouvelle. Elle occupe depuis 2008 la chaire d’histoire du cinéma à l’université Paris1.
Elle a été professeure invitée à Middlebury College (Etats-Unis), la Freie Universität de Berlin, l’Université Masaryk de Brno (Tchéquie), l’Université des arts de Jakarta (Indonésie), l’Université Fédérale de Sao Paulo, New York University.
Sylvie Lindeperg a écrit et co-dirigé une quinzaine d’ouvrages. Elle est notamment l’auteure de : Les Écrans de l’ombre (1997 et 2014) ; Clio de 5 à 7 (2000) ; Nuit et Brouillard. Un film dans l’histoire (2007) ; Univers concentrationnaire et génocide. Voir, savoir, comprendre, en collaboration avec Annette Wieviorka (2008) ; La Voie des images (2013) ; À qui appartiennent les images, avec Ania Szczepanska (2017) ; Nuremberg. La Bataille des images (2021).
Ses ouvrages sont traduits en plusieurs langues tout comme ses nombreux articles publiés dans une vingtaine de pays.
Elle est la co-directrice scientifique d’éditions multimedia parmi lesquelles Images de guerre (INA/Nouveau monde édition) et est auteure de films documentaires.
Nuit et Brouillard. Un film dans l’histoire a inspiré le documentaire de Jean-Louis Comolli Face aux fantômes en 2008 ; il a fait l’objet d’une adaptation théâtrale de Nalini Menamkat à la Comédie de Genève (Olga, un regard, 2012).
Ses livres Les Ecrans de l’ombre et La Voie des images ont été portés à l’écran par Ginette Lavigne dans Traces filmées de la Résistance en 2015.
Sylvie Lindeperg est récipiendaire du prix Jean Mitry de l’Institut Jean Vigo pour Les Écrans de l’ombre ; du Prix de la Critique cinématographique et du prix Limina (Italie) pour Nuit et Brouillard ; du prix Maurizio Grande (Italie) pour La Voie des images ; du prix Malesherbes de l’Association Française pour l’Histoire de la Justice, de la mention spéciale du prix François Billetdoux de la Scam et du prix du livre du CNC pour Nuremberg, la bataille des images.
Elle dirige, à l’université Paris1, le Centre d’études et de recherches en histoire et esthétique du cinema (CERHEC)
Elle assure la co-direction scientifique du programme européen de recherche “Visual Culture of Trauma, Obliteration and Reconstruction in Post-WWII Europe” (VICTOR-E).
Elle a fondé en 2003, avec Christa Blümlinger, Michèle Lagny et Sylvie Rollet, le groupe de recherche « Théâtres de la mémoire ».
Depuis 2021, Sylvie Lindeperg participe au programme de recherche ProMeTe (procès, mémoire, terrorisme) porté par les Archives nationales, SciencesPo, les universités de Rouen et de Paris 1. De septembre 2021 à juin 2022, au Palais de justice de Paris, cette équipe interdisciplinaire de chercheurs a suivi, analysé et documenté le procès des attentats du 13 novembre.
© photo : David Mozziconacci